SOURCE ET SUITE
Le représentant permanent de la Russie auprès de l'ONU, Vassili Nebenzia, a mis en garde ce 5 avril le Royaume-Uni contre toute escalade dans l'affaire Skripal.
Sur la base des retombées internationales des accusations de Londres
contre la Russie pour la tentative de meurtre de l'ex-agent russe, il a
estimé qu'elles avaient pour objectif de « discréditer et délégitimer la
Russie ».
« Nous avons dit à nos collègues britanniques qu'ils jouaient avec le
feu et qu'ils allaient le regretter ! », a martelé le diplomate russe à
l'occasion d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
« Pourquoi aurions-nous attendu huit ans pour nous décider, deux
semaines avant les élections [présidentielles] et quelques semaines
avant la Coupe du monde [de football] ? Pourquoi l'aurions-nous laissé
partir de Russie ? Pourquoi faire cela de manière extrêmement visible et
aussi dangereuse ? », s'est interrogé le représentant russe, faisant
allusion aux différentes incohérences que Moscou pointe régulièrement du
doigt dans la version britannique des faits.
Par la voix de son représentant, la Russie a en outre fait savoir
qu'elle avait demandé à rencontrer Ioulia Skripal, la fille de
l'ex-agent secret, et que cette requête lui avait été transmise. « Nous
attendons sa réponse », a précisé Vassili Nebenzia. L'intéressée, plus
tôt dans la journée, avait publié un communiqué annonçant qu'elle
s'était réveillée et que sa santé s'améliorait. La chaîne Rossiya 1,
quelques minutes plus tôt, avait diffusé un enregistrement présenté
comme une conversation entre Ioulia Skripal et sa cousine Viktoria. Dans
cette séquence, encore non-authentifiée, cette dernière affirme « aller
bien » et ajoute que son père s'en sortira bien lui aussi. «Tout le
monde est en voie de guérison, tout le monde a survécu... Il n'y a pas
de dommage irréparable », ajoute-t-elle, précisant: « C'est tout. Je
pourrai bientôt sortir de l'hôpital. »
Vassili Nebenzia avait annoncé le 4 avril que la Russie demandait une
réunion du Conseil de sécurité. Quelques heures avant cette annonce,
l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) composée
de 41 pays, avait rejeté l'initiative russe portée par le représentant
permanent Alexandre Choulguine. Moscou avait notamment proposé à Londres
de mettre en place une enquête conjointe respectant le droit
international. Une main tendue que le Royaume-Uni a refusée, qualifiant
la proposition de « perverse ».
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