vendredi 24 mars 2017

ABATTOIR......REPRISE DE CONSCIENCE APRES CHOC ELECTRIQUE

SOURCE ET SUITE

Chercheuse à l’Institut national de recherche agronomique (Inra), Claudia Terlouw a un domaine d’étude très particulier : le stress à l’abattage, notamment chez les bovins. Elle travaille à savoir quels sont les marqueurs biologiques de l’état de conscience et si un étourdissement – une opération d’anesthésie obligatoire en France avant la saignée hors abattage rituel – est réussi ou pas. « Du point de vue du bien-être animal et de la qualité de la viande », précise-t-elle.
Cette compétence en a fait un témoin dans le procès de l’abattoir du Vigan, qui se termine vendredi 24 mars à Alès.
Dans la salle d’audience du tribunal de grande instance, elle est venue expliquer jeudi 23 mars comment sont étourdies les bêtes avant d’être tuées : avec un pistolet qui propulse une tige perforante dans le cerveau des bovins et avec une pince qui envoie du courant électrique – l’électronarcose – dans la même zone pour les ovins et les porcins.

Déconnecter les neurones

Dans les deux cas, l’objectif est le même : éviter à l’animal de souffrir au moment de sa mise à mort, en lui « déconnectant » les neurones. « Un animal correctement étourdi est insensible à la douleur », a répété la scientifique.
En commentant pour les juges des images qui ont pu choquer certains, elle a également rappelé qu’un animal inconscient peut tout à fait continuer à s’agiter, y compris si son cerveau été détruit de manière irréversible.
Cette phase est « classique » et « normale ». De même, la « reprise de conscience » finit par arriver après un choc électrique. « Pour un porc charcutier, c’est 38 secondes en moyenne », détaille l’éthologue de l’Inra. D’où la nécessité de saigner l’animal sans trainer, ce qui n’a pas été le cas dans une séquence filmée au Vigan avec un porcelet. « Quand un animal se réveille avant sa mort, il faut revoir le processus et surtout se demander pourquoi », poursuit-elle.

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