SOURCE LE MONDE ET SUITE
La police de Shanghaï a annoncé, mercredi 23 juillet, le placement en détention de cinq employés de la société agroalimentaire Husi, l'une des filiales chinoises du groupe américain OSI, dans un scandale ternissant la réputation des plus célèbres chaînes de fast-food sur les marchés chinois et japonais, McDonald's, KFC, Burger King et Starbucks.
27 JUILLET 2014
Son directeur général et son responsable de la qualité font partie des personnes interrogées, après qu'une chaîne de télévision locale, Dragon TV, a diffusé, dimanche, une enquête clandestine au sein d'une usine shanghaïenne de Husi.BOEUF PÉRIMÉ DE PLUS DE 6 MOIS
La Chine est coutumière des scandales alimentaires – huile récupérée après cuisson, lait à la mélamine, etc. –, mais ceux-ci mettent généralement en cause les gargotes peu onéreuses et l'industrie locale. Le reportage révèle, lui, des pratiques illégales chez les fournisseurs des enseignes les plus connues, en suivant une équipe réalisant une inspection surprise pour le compte de McDonald's.
L'usine aurait été prévenue de l'inspection une journée à l'avance, selon les journalistes, qui filment des employés ramassant des morceaux de viande tombés au sol et les remettant sur la chaîne de production. On n'hésite pas non plus à utiliser du poulet dont l'emballage montre qu'il est périmé depuis deux semaines, et du boeuf dont la date limite de consommation est dépassée depuis six mois.
Selon l'agence de presse officielle, Chine Nouvelle, les enquêteurs ont, depuis, établi que de la viande périmée a bien été utilisée, dans plus de 5 108 caisses de produits finis, sur la période s'étalant du 18 au 30 juin, notamment dans des nuggets de poulet et des steaks.
Vidéo suggérée sur le même sujet
- 0:35
La liste des clients de cette usine était longue : outre McDonald's, dont le patron, Don Thompson a déclaré avoir « un peu le sentiment d'avoir été dupé », Starbucks ou Burger King, le groupe Yum, propriétaire de KFC et Pizza Hut, est également exposé et a annoncé, mercredi, la rupture de ses relations commerciales avec toutes les branches chinoises de l'Américain OSI.
« Je suis vraiment choqué, cela fait des années que nous découvrons d'innombrables scandales au sein des entreprises chinoises mais s'agissant de groupes étrangers, d'une telle renommée, c'est une immense déception », dit Wu Heng, auteur d'un blog et d'un livre sur les scandales agroalimentaires en République populaire.
L'affaire fait également réagir les autorités japonaises, alors que 6 000 tonnes de produits de cette filiale d'OSI ont été importées par les groupes nippons entre juillet 2013 et juillet 2014. Le 23 juillet, le ministère de la santé a demandé à l'ambassade de Chine de vérifier si des produits périmés avaient été importés au Japon. « Nous allons renforcer les inspections pour que les produits à risque n'atteignent pas notre pays », a déclaré le même jour le porte-parole du gouvernement Yoshihide Suga. Le gouvernement a ordonné l'arrêt des importations de Shanghai Husi Food, même si aucun problème sanitaire n'a pour l'instant été signalé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire