Dans cet état d’affaiblissement extrême et du pays et du Président,
on ne voit pas comment Emmanuel Macron pourrait échapper à la démission,
tôt ou tard. Dans un mouvement comme celui-ci, les kaïros manqués ne se rattrapent pas.
D’abord, le mouvement ne faiblit pas. Quoiqu’en dise le ministre de
l’Intérieur. Malgré les tentatives pour dissuader et dramatiser.
Pire, pour le pouvoir : il y a escalade et il ne parvient pas à la
juguler. Au moment même où Christophe Castaner se livrait à un numéro
d’autosatisfaction, prétendant avoir maîtrisé la situation et mis fin à
l’escalade, des barricades brûlaient à Bordeaux et à Toulouse, dans le
quartier Saint-Cyprien. Les blindés le 8 décembre. Des centaines
d’arrestations préventives. Et après ? L’armée ? Quel président d’un
pays démocratique peut mettre le doigt dans cet engrenage ? Hier, c’est
Erdoğan qui ironisait pour dénoncer la violence qui règne en France. Et
demain, l’image d’un gilet jaune arrêtant un blindé, comme à Tian’anmen ?
Voilà les images qui guettent Emmanuel Macron. Dur à porter pour le
pourfendeur des démocraties dites « illibérales »…
Ensuite, le mouvement est partout, aussi bien en province qu’à Paris.
Il est fluide et mobile, comme on l’a vu à Paris ce 8 décembre, où les
points chauds étaient nombreux et mouvants.
Enfin, un tel mouvement, populaire, fort, déterminé, où les symboles
du drapeau tricolore et de « La Marseillaise » sont systématiquement mis
en avant, ne peut être traité par la répression que promet l’escalade
actuelle. Pour le dire crûment, ni les blindés de la gendarmerie ni
l’armée ne peuvent être envoyés contre les gilets jaunes. Ce serait
faire basculer le pays dans une autre dimension : celle de la guerre
civile. Et le Président en porterait l’entière responsabilité.
Le Président ne peut plus être le dénoueur d’une crise qu’il a créée,
qu’il a laissée pourrir et dont il est devenu la cible, le dénominateur
commun, la revendication quasiment unique et hystérique.
SOURCE ET SUITE...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire