SOURCE ET SUITE
A 50 km au nord-est du lieu de l'accident industriel, à Conteville
(Seine-Maritime), Aline Catoir témoigne de son désarroi après la traite
de ses 60 vaches laitières.
"Hier soir (samedi), vers 21 heures,
on a eu la consigne de jeter le lait. On avait trois jours de stock
comme habituellement, le laitier devait passer hier soir. Donc on a jeté
plus de 5.000 litres de lait: la production de trois jours dans la
fosse à lisier", soupire-t-elle, en montrant le liquide déversé.
Dès
jeudi, la préfecture de Seine-Maritime a demandé "aux agriculteurs de
ne pas récolter leur production en l’attente de précisions ultérieures",
au nom du principe de précaution.
"Là,
chacun respecte la volonté préfectorale de reporter les récoltes de
quelques jours, mais on ne va pas pouvoir attendre très longtemps",
prévient l'agricultrice de 35 ans.
Sébastien Catoir s'interroge
également sur le périmètre de "gel" des récoltes retenu par les
autorités. "On se demande comment la zone a été définie, nous, nous y
sommes, mais je connais des gens qui ne sont pas dans la liste qui
avaient des toits de voitures qui étaient noirs ! Ça pose certaines
questions", lance-t-il. La préfecture a précisé samedi que 112 communes
du département, qui ont pu être touchées par le nuage noir, étaient
concernés par le "gel" des récoltes.
Selon Patrice Faucon,
président de la FNSEA de Seine-Maritime, "l'inquiétude prédomine car
tout est bloqué: les oeufs ne sont pas ramassés, le lait n'est pas
ramassé ...C'est compliqué", peste-t-il.
"On
ne sait pas trop la matière en fait qui a brûlé" lors de l'incendie de
l'usine chimique, explique-t-il à l'AFP, avant d'annoncer que le
syndicat agricole porterait plainte contre X auprès du parquet de Rouen
et se constituerait partie civile pour avoir accès au dossier.
- question sur l'indemnisation -
A
Longuerue, autre petit village typique de la campagne normande,
Guillaume Leroy, dont l’exploitation a une surface de 160 hectares
(forage, blé, orge et Colza) et qui s'occupe de 140 vaches laitières, se
souvient de la journée de jeudi.
"On a eu surtout les odeurs qui
sont venues vers 9 heures du matin, puis rapidement on s’est rendu
compte des tombées de suie et tout ça. Elles étaient probablement déjà
là avant mais elles sont devenues flagrantes vers 10 ou 11 heures du
matin", se rappelle-t-il.
"On s'est rendu compte que ça pouvait
être nocif, qu'est ce que ça va donner sur nos troupeaux, sur nos
cultures, c'est un gros, gros point d'interrogation", ajoute-t-il.
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