mardi 29 décembre 2015

MENUS VEGETARIENS DANS LES CANTINES OUI OUI OUI

SOURCE ET SUITE

Sans vouloir couper l’appétit aux lecteurs de Boulevard Voltaire entre deux réveillons, je souhaiterais réagir à une information qui vient de tomber. La pétition d’Yves Jégo récolte plus de 150.000 signatures pour l’instauration de menus végétariens dans les cantines. Le député UDI va contacter le Premier ministre afin qu’il renouvelle sa réflexion sur le sujet.
Dans les esprits, le végétarisme évoque des images de manques, de carences, de déficiences. Or, les végétaux sont de loin supérieurs aux produits animaux d’un point de vue nutritionnel. Je ne donnerai qu’un seul exemple. Contrairement à une idée répandue par l’industrie agro-alimentaire, ce sont bel et bien les végétaux qui contiennent le plus de protéines. « En ce qui concerne la teneur en protéines, la comparaison d’une centaine d’aliments, établie par la FAO [Food and Agriculture Organization of the United Nations, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, NDLR], montre que les treize premiers de la liste sont des végétaux (dont le soja, 38,2 %, le pois carré, 33,1 %, le haricot rouge et les lentilles, 23,5 %) et un champignon (la levure de bière, 48 %). La première viande (le jambon de porc) vient en 14e position avec 22,5 %, le premier poisson (le thon) en 23e position avec 21,5 %, tandis que les œufs et le lait viennent respectivement en 33e et en 75e position avec seulement 12,5 % et 3,3 % de protéines » (blog Ecolo). Mais ce n’est pas tout : on oublie de dire que fruits et légumes sont riches en fibres et en antioxydants, alors que les produits animaux en sont dépourvus. Autrement dit, une calorie animale ne vaut pas une calorie végétale.
Il ne s’agit pas, avec des menus végétariens, de faire plaisir à l’islam ou au judaïsme. Il s’agit d’éduquer les enfants et de veiller à leur santé sur le long terme. On le savait, mais il est désormais de notoriété publique que charcuterie et viande rouge sont cancérigènes. Des études attestent qu’une grande consommation de viande rouge est associée à un cancer du colon. En outre, la consommation quotidienne de viande est associée à un risque accru de maladie cardio-vasculaire. Avec un menu végétarien à l’école, nous n’offrons pas seulement un repas de qualité à nos têtes blondes, nous leur offrons également un avenir meilleur.
Au-delà des raisons médicales et environnementales – qui restent importantes -, les menus végétariens à la cantine sont aussi une façon de montrer aux enfants que l’on peut se nourrir sans avoir à tuer des êtres vivants pour cela. La paix commence dans notre assiette, et plus tôt on devient végétarien, plus tôt on étend notre bienveillance à tous les animaux, sans exception – car quel sens y a-t-il à martyriser un cochon pour sanctifier un chat ? Le cochon n’est-il pas, lui aussi, un être sensible ? Nous autres, adultes, avons perdu ce contact direct et privilégié avec les bêtes, mais pas les enfants, pour qui il est encore un espoir de faire le lien entre le caniche qu’ils caressent à la maison et le veau qu’ils dévorent à table. Plus tôt ils feront le lien, plus tôt ils briseront leurs chaînes et prendront la clef des champs, où ils trouveront tout ce qui leur est nécessaire pour se nourrir sans faire de mal à autrui.
L’éthique nous enjoint de respecter les animaux. Nul besoin de religion pour cela. Élevage industriel, pêche intensive, chasse à la baleine, chasse à courre, cirques, zoos, combats de chiens, corridas… Il ne fait pas de doute que l’être humain est souvent inhumain dans son comportement avec les bêtes. Il l’est également dans son comportement avec ses semblables. Peut-être qu’en devenant végétarien dès l’enfance, l’homme parviendra-t-il à respecter toutes les créatures qui peuplent la planète Terre.
Laissons les enfants manger en paix avec les animaux et en paix avec leurs camarades.

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