samedi 27 septembre 2014

REVOLUTION VEGETARIENNE

Ces jours-ci, les 26 et les 27 septembre, ont lieu le tout premier Festival Végane de Montréal. Plus de vingt conférenciers internationaux seront au rendez-vous à l’UQAM. Je ne suis pas étonnée qu’un tel rassemblement ait lieu. Son importance et sa signification ne sont pas à prouver. C’est que le débat éthique entourant la souffrance des animaux interpelle de plus en plus d’individus.
Lorsque des renards exploités pour leur fourrure sont violentés, le public s’insurge.
Lorsque une fille exhibe fièrement ses proies tuées sur Facebook, les lecteurs sont tout autant choqués. Lorsque Air France expédie des singes vers la mort, on se fâche. Et avec raison.
Extrait du vidéo sur les agissements d’Air France disponible sur le site de PETA
 Violence faite aux animaux: une solution, la révolution végétarienne?
Nos comportements ont toujours été guidés par des normes morales. Tuer un individu est immoral tout comme voler ou mentir. Pourquoi l’alimentation échapperait à ces normes? Pourquoi n’aurions-nous pas de questionnements éthiques par rapport à ce que l’on met dans notre assiette? C’est tout à fait incohérent.
Chaque année, des milliards d’animaux sont violentés, exploités et tués dans des conditions atroces. Or la question est cruciale: faut-il continuer à manger de la viande?
Le philosophe Peter Singer et l’avocat Jim Mason proposent quelques leitmotiv pour faire un choix alimentaire éthique. C’est l’auteure de Je mange avec ma tête, Élise Desaulniers, qui en fait un recensement dans son ouvrage percutant.
  1. Transparence: Nous avons le droit de savoir comment nos aliments sont produits.
  2. Équité: Produire de la nourriture ne devrait pas imposer de coûts aux autres.
  3. Compassion: Limiter la souffrance animale.
  4. Responsabilité sociale: Respecter les droits fondamentaux des travailleurs.
  5. Besoins vitaux: La vie et la santé avant toute autre considération éthique.
Pour Thomas Lepeltier, historien et philosophe des sciences, chargé de cours à l’Université d’Oxford, une révolution végétarienne s’impose. Il a accepté de répondre à mes questions.

La révolution végétarienne

SOURCE ET SUITE
 

Thomas Lepeltier m’explique qu’une révolution végétarienne en est une culturelle et politique où l’ensemble de la population se tournera vers une alimentation végétalienne. Sur le plan politique, le philosophe des sciences avance que cette révolution s’incarnera d’abord dans une législation précise, c’est-à-dire l’abolition des abattoirs.
« Comme je le montre dans mon livre, il y a une dynamique historique qui conduit une partie croissante de la population à prendre conscience, d’un côté, que la façon dont les animaux de rente (cochons, vaches, poules, chèvres, etc.) sont traités n’est plus acceptable et, d’un autre côté, que la seule position juste et cohérente face à ce problème est le végétalisme. »
Mais la société sera-t-elle prête à faire de tels compromis?

Un argumentaire éthique

Les sceptiques sont nombreux. Une révolution végétarienne est-elle vraiment nécessaire? Thomas Lepeltier amène un argumentaire fondé sur des raisons éthiques. Le philosophe des sciences argue qu’élever et tuer des animaux contrevient à certaines valeurs fondamentales que l’on défend. Paradoxal, n’est-ce pas?
Aujourd’hui, toute violence faite aux animaux est vertement dénoncée. Feriez-vous souffrir votre chat, votre chien? Non. C’est moralement condamnable.
« L’obtention des produits d’origine animale, dont nous n’avons nul besoin pour être en bonne santé, repose toujours sur des actes de cruauté. Pourquoi donc tolérer leur consommation? Cela va contre notre sens de la justice. Une telle consommation perdure uniquement parce que la société, dans son ensemble, fait tout pour ne pas réfléchir à l’abomination des abattoirs, avance-t-il. »

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