mercredi 9 juillet 2014

ADMIRABLE TEXTE A MEDITER...



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 UNE AMIE DES ANIMAUX, MAIS UNE VRAIE AMIE, VEGETARIENNE RACONTE:

 il fait trop chaud pour travailler!", me dit le peintre en bâtiment installé au cœur du village, que je croise en le saluant depuis 10 ans sans vraiment le connaître.
- Ba, aujourd’hui ça va, il fait plutôt doux...
- Vous êtes une jeunette, vous, vous supportez encore la chaleur!
- Une jeunette, une jeunette, c'est vite dit: on ne doit pas être si éloignés que ça en âge, vous savez?
- Moi j'ai 54 ans, quand même.
- Ben moi, 53 dans trois mois, vous voyez on est assez proche.
- Vous êtes de quel mois exactement?
- Octobre.
- Ow, moi aussi: on est balance tous les deux, vé!
- Vous êtes balance? Vous devez aimer les animaux, alors...
- Ah ça oui, je les adore! J'ai 3 chiens et 5 chats, et faut pas que quelqu'un fasse de mal aux animaux devant moi sinon je deviens méchant!
- Et moi, je suis carrément dans la défense animale... D'ailleurs on organise en septembre une manifestation pour demander qu'on change leur statut juridique. Vous savez que les animaux sont toujours considérés comme des meubles, en France?
- Oui, c'est n'importe quoi: ça serait que de moi, je leur donnerais le même statut qu'à nous: quand je vois le regard de mes chiens et comment se conduisent certains humains...
- On n'en demande pas tant... On voudrait déjà qu'on arrête de leur faire subir tout ce qu'on leur fait subir... Ça serait déjà bien. Et par exemple, dans l'élevage industriel.
- Ah m'en parlez pas, l'élevage industriel c'est une horreur! J'ai vu des images à la télé...
- Dans la défense animale on voit passer bien pire encore, croyez-moi; des images qui ne passent jamais à la télé; et pour vous dire j'en ai tellement vues que je ne mange plus de viande.
- Ah moi je garde la raison: les animaux c'est une chose, la viande c'en est une autre, faut pas tout mélanger.
- Ben... Ça se mélange quand même un peu, vu que la viande, c'est quand même des morceaux d'animaux morts! Tués, quoi...
- Oui mais c'est pas pareil. Moi je ne suis pas extrémiste: je ne supporte pas qu'on touche à un chat ou à un chien, mais bon les poules...

- Un petit veau, un agneau, c'est tellement différent d'un chien, quand il s'agit de le tuer vous trouvez?
- Ah... Les petits veaux... Les agneaux... Mais bon c'est pas pareil: moi j'aime la viande et jamais je m’arrêterai d'en manger. Les gens mangent de la viande. Ils aiment ça, c'est comme ça et vous ne pouvez pas leur interdire.
- Hey, moi je suis un gens aussi, non? (rire) Et je ne mange plus de viande... Pourtant j'adorais ça aussi. Mais depuis que j'ai découvert ce que ça entraînait comme souffrance, dans les élevages, dans les transports, dans les abattoirs, et bien je ne veux plus participer à ça, c'est tout. De toutes façons personne n'a l'intention d'interdire aux gens de manger de la viande: on veut juste leur montrer qu'on peut très bien vivre sans, parce qu'à force de prendre l'habitude d'en manger à chaque repas ils finissent par croire que c'est indispensable à la santé.
- Ah j'ai jamais dit que la viande était nécessaire à la santé, j'ai juste dit que j'aimais ça.
- Bon ben tant mieux, alors, si déjà vous êtes conscient que la viande n'est pas nécessaire. Mais vous dites aussi que vous aimez les animaux et que vous ne supportez pas qu'on leur fasse de mal: les tuer pour les manger, c'est "un peu" leur faire du mal, quelque part, non?
- Oui mais c'est pas pareil.
- Ecoutez, pareil ou pas pareil, les tuer parce qu'on aime les manger, vu le nombre que nous sommes maintenant ça tue des milliards d'animaux.
- How, des milliards? Vous exagérez un peu là quand même non?

- Pas du tout - c'est comment votre petit nom, déjà? - Philippe. Pas du tout Philippe, je n'exagère pas: en France on tue plus d'un milliard d'animaux par an, et dans le monde, en 2013, c'est 150 milliards qui sont passés à la casserole: 150 milliards, il faut bien que quelqu'un en parle, non? Et pour montrer aux gens qu'on peut diminuer la viande, quoi de mieux que de leur montrer l'exemple "extrême", comme vous dites, qui est qu'on va très bien même en n'en mangeant carrément plus du tout? Est-ce que j'ai l'air en mauvaise santé? Tout à l'heure vous étiez prêt à me donner 10 ans de moins!
- Ça, sûr, vous avez bonne mine. Et je ne pensais pas qu'on tuait autant d'animaux par an, c'est dingue ça, 1 milliard en France?
- Et oui... Et vous savez, vu le nombre que nous sommes aujourd'hui, pour fournir les quantités demandées il n'y a pas d'autre solution que l'élevage industriel, que vous détestez tant vous aussi: alors comment on fait, si chacun ne réduit pas sa consommation personnelle drastiquement?
- Oui, c'est vrai qu'on en mange trop... (penaud)
- Tout le monde en mange trop, certains c'est même direct jambon ou bacon au petit déjeuner, puis un kébab à midi et encore du poulet ou un steak à la maison le soir, quand encore il n'y a pas du saucisson à l'apéritif. Mais vous savez, même en diminuant de moitié, 500 millions d'animaux ça fait beaucoup, et même 250 millions d'animaux tués par an ça serait encore 250 millions de vies sacrifiées alors que vous reconnaissez vous-même qu'on n'est pas obligé d'en manger...
- ...


Il avait l'air vachement embêté. Il m'a même fait de la peine...

Ah comme j'aimerais que la viande tombe du ciel. Comme j'aimerais ne plus avoir à toujours tenir ce discours à des braves gens tellement pris dans la culture ambiante qu'ils en oublient de chercher à se douter de ce qu'il se passe, et qui consomment par habitude et par une gourmandise que je culpabilise presque moi-même d'avoir l'air de leur "reprocher"...

Oui comme j'aimerais que ce brave homme puisse continuer à se régaler d'un bon gigot sans qu'on soit obliger de prendre sa jambe à un agneau pour ça...

Comme j'aimerais ne plus avoir à les obliger à re-faire le lien entre les deux, comme j'aimerais ne plus avoir à les perturber, comme j'aimerais aussi qu'au lieu de ne voir que ce qu'ils ont "à perdre" ils puissent aussi toucher du doigt tout ce qu'ils ont "à gagner": de nouvelles saveurs délicieuses dont si peu de gens se doutent, des artères libérées, quelques kilos de gras en moins, quelques années d'espérance de vie en plus et surtout, de ne plus avoir les mains tâchées de sang ni leur conscience chargée de ces meurtres, et de voir enfin l'humanité sortir de la préhistoire et se diriger vers une ère de respect total de la vie - puisque nous le pouvons.

Comme il est dommage que les gens ne connaissent ni les chiffres démentiels ni la réalité de la souffrance animale, car mis au courant officiellement si peu de gens cautionneraient encore ce système qu'ils entretiennent pourtant à leur insu.

On ment aux gens et c'est inadmissible.
On leur ment par omission: on leur dissimule les chiffres, les pratiques, les dérives, les brutalités majoritairement exercées et presque inévitable vu les cadences et les conditions d'élevage actuelles; on leur cache soigneusement la simple vérité - que l'homme peut parfaitement vivre et en parfaite santé sans morceaux de cadavres dans son assiette, et de plus on les incite à consommer toujours plus par des prix de plus en plus bas (obtenus par de plus en plus d'oppression sur les animaux).
Si les gens SAVAIENT, et si ils voyaient les regards tristes, angoissés, terrifiés ou résignées ou suppliants des animaux, si ils entendaient leurs cris de douleur ou de stress, ils n'admettraient plus pour la plupart, les braves gens comme ce peintre, de cautionner tout cela pour quelques minutes de plaisir gustatif.
Au moins ils pourraient décider en toute connaissance de cause et en leur âme et conscience informées.


Quel est l'avenir d'un tel système basé sur la tromperie et la manipulation? Qui rend les gens normaux (ne parlons pas des sadiques qui rodent dans notre société) complices involontaires de choses qui les révulseraient en toute autre circonstance?
Aucun. De plus en plus de gens savent, tout de même. Par chaque conversion aveugle => averti, par chaque conversion carniste => végétarien, par chaque conversion endoctriné => lucide, un mouvement est en marche que rien ne pourra arrêter. "Rien n'arrête une idée dont le temps est venu."
La norme rassure, conforte, et donne toujours des apparences d "admissible" à l'inadmissible: mais la norme va changer.

Elle va changer encore lentement dans les années à venir, parce que les lobbies feront tout ce qui est en leur pouvoir pour ça: discrédits jetés sur le végétalisme, études médicales manipulées, publicités toujours plus alléchantes et mensongères, et ce avec le concours des pouvoirs publics complaisants. Et cela occasionnera encore des centaines de milliards de victimes innocentes, qui encore se tordront sous les fers à gaz écorneurs, sous les tenailles coupeuses de dents, de queues, de becs, les lames de cutter des castrations à vif, qui gémiront de douleur sous les piqûres et les mises-bas à la chaîne, qui encore déraperont dans la chiasse entassée par leur congénères effrayés sur les ponts des camions de la mort, puis qui encore gigoteront tête en bas pendues par une patte, déversant des rivières de sang pourpre et indigne, et violent, car le sang qui jaillit hors d'un corps est violent, violent et obscène, violent et intolérable - le sang est fait pour couler dans des veines, pas dans des rigoles en ciment.

Oui messieurs les éleveurs, vous aller encore remporter quelques batailles mais en aucun cas la guerre que vous menez contre la vie - ces gens-là semblent avoir oublié que le sens historique de l'humanité, c'est d'aller vers toujours plus... d'humanité.

Votre guerre se mène contre la vie des animaux et l'avis des humains que vous leurrez. Votre guerre se mène contre la compassion, le respect, contre tout ce qui fait que l'homme est un être pensant et magnanime. Votre guerre se mène contre l'humanité, et contre la planète que non contents de remplir de supplices, vous dévastez. Donc, vous la perdrez.

Michèle Végé

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