mardi 11 mars 2014

RETOUR SUR LE STATUT DES ANIMAUX..

SOURCE AVEC VIDEO

PUANTE D' HYPOCRISIE CETTE VIDEO QD HOLLANDE TATE LE FRONT DU BOVIN!!!!!!


Alors qu’il avait déclaré pendant la campagne présidentielle vouloir modifier le statut juridique de l’animal dans le Code civil, afin qu’il ne soit plus défini comme un bien mais comme un être sensible, François Hollande est revenu sur sa position dans un entretien publié dans "La France Agricole", la veille de l’ouverture du Salon de l’agriculture.

Cette déclaration a déclenché de nombreuses réactions de désapprobation. Parmi celles-ci, on notera la lettre co-signée par la sénatrice Chantal Jouanno et la magistrate Laurence Vichnievsky, et les milliers de photos d'animaux domestiques revendiquant un autre statut juridique publiées sur internet avec parfois beaucoup d’humour.

Sous la présidence Hollande, le droit civil français risque donc de rester inadapté à la nature cognitive de l’animal. En ce domaine, le changement déjà mis en œuvre ailleurs en Europe n’est pas pour maintenant (en Allemagne, le Code civil distingue entre les biens et les animaux depuis 1990, cf. Rapport sur le régime juridique de l’animal rédigé par Madame Suzanne Antoine, p 16).

La théorie de l'animal-machine encore d'actualité

En 1804, les juristes héritiers des théories cartésiennes de l’animal-machine ont défini le statut juridique de l’animal uniquement en fonction de l’exploitation qui en était faite. Il paraissait inimaginable que les animaux soient autre chose que des objets appropriables, que l’exercice du droit de propriété permet ensuite de vendre, tuer pour leur viande, leur peau, leur fourrure, d’en faire des animaux "de cirques" ou "de laboratoires", etc.

La capacité des animaux à penser et à ressentir des émotions, pourtant évidente mais aussi avérée scientifiquement, est complètement occultée par cette classification.

Tout juste leur reconnaît-on aujourd’hui un intérêt à ne pas souffrir et s’efforce-t-on de limiter leurs souffrances par le jeu notamment des dispositions du Code rural qui les qualifie à juste titre d’êtres sensibles, et du Code pénal qui les protège contre la maltraitance et les sévices graves.

Outre la possibilité de faciliter les transactions commerciales, considérer les animaux comme des objets dénués de discernement présente un intérêt psychologique et moral certain.

Si l’on considère que l’animal est une chose, au sens courant du terme, il sera d’autant plus facile d’accepter qu’il soit utilisé comme matériel de laboratoire, ou qu’il soit retenu prisonnier dans une cage toute sa vie.

Toute réflexion éthique se solde par l’idée très confortable et déculpabilisante que "les animaux n’ont pas de conscience", réflexe conditionné quasi unanime au pays du foie gras.

Le concept de mentaphobie : une question d'éthique

Ce déni de la pensée animale porte un nom : la mentaphobie. David Chauvet dont l’ouvrage "Contre la mentaphobie"  vient de paraître aux éditions L’Âge d’Homme, a étendu à l’éthique le champ d’application de ce concept créé par l’éthologue Donald Griffin, qui recouvrait à l’origine la négation de la pensée animale en tant que faute scientifique uniquement.

Pour Griffin, on ne pouvait décrire convenablement le comportement des animaux sans prendre en compte leur conscience. L’éthologie cognitive a depuis confirmé le bien-fondé de cette assertion.

Si la mentaphobie conduit donc à exclure les animaux de notre sphère de considération morale, toutes les espèces animales ne sont pas touchées avec la même intensité.

La conscience animale : une reconnaissance à géométrie variable

En général, toute personne qui vit avec un animal domestique qu’elle a adopté (au sens de l’avoir fait entrer dans sa famille et de le traiter comme un des siens, le terme "adopté" n’étant pas anodin) se refuse violemment à admettre que ledit animal, souvent chien ou chat, soit considéré, ne serait-ce qu’en droit, comme une chose.

Cette même personne sera en revanche très encline à balayer toute question morale sur le fait de manger des animaux (souvent bœuf, poulet ou cochon), ou encore de porter de la fourrure, en répondant que les intéressés n’ont que des instincts, ne réagissent qu’à des stimuli, qu’ils sont "faits pour ça" et qu’il n’y a, par conséquent, pas de mal à les tuer pour s’en servir comme des moyens au service de nos fins, mêmes les plus futiles.

C’est ainsi que le meurtre des animaux dits "de boucherie" ou "à fourrure", entre autres, se trouve justifié.

Mais les chiens, les chats et autres "animaux de compagnie" n'échappent pas à la chosification que leur infligent certaines personnes, qui les traitent comme des jouets dont on se débarrasse quand on s'en lasse (les refuges bondés en témoignent). Ne pas réformer le Code civil, c'est conforter ceux qui abandonnent les animaux dans leur attitude irresponsable.

Si on peut jeter une chaise, pourquoi pas un chien, si l'un comme l'autre est une chose ?

Changeons notre regard sur les animaux !

La notion de "mentaphobie" nous en apprend donc un peu plus sur les ressorts psychologiques du spécisme, discrimination fondée sur l’espèce, comme le racisme l’est sur la race et le sexisme sur le sexe.

La dénégation de la pensée animale légitime la discrimination spéciste, comme le déni de la capacité des femmes à raisonner convenablement a autrefois pu justifier qu’elles n’aient pas les mêmes droits que les hommes (droit de vote, droit d’ouvrir un compte en banque). Et comme l’esclavage a pu en son temps trouver un fondement dans la prétendue infériorité des esclaves.

Appréhender le fonctionnement de la mentaphobie ordinaire, la confronter aux découvertes scientifiques des 30 dernières années réduisant le champ du "propre de l’homme" quasiment à néant (puisqu’on a découvert que l’intentionnalité, le raisonnement, l’abstraction, l’empathie et l’altruisme sont courants chez les animaux, cf. les nombreux exemples cités dans "Contre la mentaphobie", p.81 et suivantes) participe de la réflexion contemporaine autour de la définition d’un autre rapport entre l’animal et nous.

Comme l’explique David Chauvet, le sort des animaux est fortement tributaire de la représentation que nous en avons. À l’heure où leur condition n’a jamais été aussi misérable, il est urgent de changer notre regard sur les animaux.

Il faudra pour cela faire le choix de la vérité contre ce déni de conscience animale, comme nous y invitent les scientifiques signataires de la déclaration de Cambridge, et sortir enfin la mentaphobie de notre conscience collective.

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