samedi 22 mars 2014

REFLEXIONS D' UN ELEVEUR SUR LES VEGANS..

SOURCE

 PEUT-ETRE PEUT-ON ESPERER UNE RECONVERSION DE CET HOMME???? VERS UNE PROFESSION MOINS CRUELLE??

 QUI SAIT, CELA ARRIVE HEUREUSEMENT
EN TOUS CAS QQ REFLEXIONS INTERESSANTES

Bien qu'étant éleveur de bovins, je ne considère pas les "vegans" comme des extrémistes. On a le droit de considérer que l'animal réfléchit, qu'il souffre, qu'il est l'égal de l'homme sur la Terre.
Ce n'est pas plus absurde que de considérer que l'homme est fait pour dominer l'animal, qu'il est supérieur à tout autre forme de vie, plus intelligent et qu'il a été créé par un Dieu pour asservir le reste de la création.
En mettant à part les créationnistes qui remettent en cause la théorie de Darwin, la plupart des religions tiennent pourtant cela pour acquis, alors que la science a depuis longtemps prouvé que l'homme descend du singe ou du rat qui sont aussi des animaux ce qui fait de ceux-ci, en quelque sorte, nos frères ou nos cousins.
Quant à l'intelligence animale, chaque jour on découvre qu'elle est bien supérieure à ce que l'on pensait autrefois. Qui aurait imaginé, il y a 100 ans l'intelligence du poulpe ou du dauphin? Et même si l'on imagine que l'homme est le plus intelligent de la création, est-ce une raison suffisante pour qu'il asservisse les autres membres de celle-ci et qu'il ait droit de vie ou de mort sur elle? On peut se poser la question. C'est légitime. Si les "vegans" posent cette question, et s'ils y répondent par la négative, ce n'est pas du terrorisme. Ce qui est du terrorisme, en revanche, c'est de vouloir imposer cette façon de voir par la violence ou tout moyen illégal ou en utilisant des contre-vérités.
Maintenant, si l'on peut faire un reproche aux "vegans" c'est celui d'être des idéalistes car il faut bien imaginer ce que représenterait l'interdiction de l'élevage et de l'abattage des animaux pour la consommation humaine.

Si l'on peut admettre que l'homme puisse se nourrir uniquement de plantes (et encore, on sait désormais que les végétaux sont des êtres vivants qui sont capables de communiquer avec leurs semblables pour les avertir du danger, et si l'on pousse à fond le raisonnement on n'a pas plus le droit de tuer une plante qu'un animal), il faut bien comprendre que très vite l'animal domestique retourné à la vie sauvage risque de devenir un concurrent redoutable pour la nourriture des habitants de notre planète. Sans parler des problèmes de consanguinité, d'épidémies, de maladies transmissibles à l'homme ou de sécurité tout simplement car un taureau ou un bélier en liberté, c'est à moitié drôle quand c'est pour faire la fête à Bayonne, mais dans les rues d'une ville plus au Nord, cela peut poser quelques soucis. On le voit avec les sangliers, par exemple.
C'est un peu comme les ours des Pyrénées. C'est vrai que l'animal a toujours été présent dans ce pays, mais si sa population augmentait nettement comme c'est le cas au Canada, il faudrait prendre quelques mesures de sécurité (il y a plusieurs personnes tuées par l'ours chaque année au Canada). Et puis, il faut bien imaginer que l'un des meilleurs anti-incendie dans le sud de la France est le pâturage par les moutons, l'entretien des pistes de ski doit beaucoup aux dents des ruminants domestiqués. Je ne multiplierai pas les exemples.
Dans la nature, les différentes espèces ont depuis toujours vécu dans une relation proie-prédateur ou chasseur-chassé. C'est un équilibre terrible, mais c'est ainsi que les choses fonctionnent. C'est cela qui a permis la perpétuation de l'espèce. L'homme, peut être parce qu'il est plus malin ou plus intelligent, a inventé l'élevage pour ne plus avoir à chasser. Remettre en cause l'élevage obligerait forcément à revenir à la chasse pour des questions de sécurité, de contrôle d'espèces concurrentes de l'homme et afin d'éviter des problème sanitaires.

Finalement, la vision des "vegans" qui refusent que l'homme domine les autres espèces animales est acceptable philosophiquement et elle est surement moins absurde que la plupart de nos religions, mais elle remet totalement en cause le fonctionnement de nos sociétés. Est-ce pour autant du terrorisme?
Dans l'avenir, il est probable que la connaissance plus complète de l'intelligence animale pousse beaucoup de gens à refuser la relation de domination de l'homme envers l'animal et du coup toute forme d'élevage et que ce mouvement prenne de l'ampleur. De toute manière énergétiquement parlant, l'élevage tel que nous le connaissons n'a pas grand avenir à long terme et j'imagine qu'on consommera de moins en moins de viande, même si pour les gens des pays émergents cela semble un rêve du même niveau que celui de posséder une automobile.
Mais comme je le faisais remarquer plus haut, le problème se posera alors avec les insectes et les plantes qui son eux aussi des êtres vivants?
A moins qu'un autre mouvement naisse et qui désacralise le fait de consommer son prochain pour se nourrir. Au fond la vie c'est ça aussi ? Qu'est-ce qui est plus cruel, faire naitre un veau, le protéger du froid, des prédateurs, des maladies, lui donner à manger et à boire à volonté, le faire se reproduire, veiller sur sa progéniture et quand il est âgé, l'anesthésier avant de le tuer pour le consommer ou donner la vie à un enfant et le jeter dans ce monde injuste où il devra se débrouiller seul, travailler pour se nourrir et qui finira dans un mouroir où on lui fera profiter de sa dernière maladie pendant plusieurs années avant de le brûler ou le jeter dans une fosse?
Beaucoup de questions auxquelles chacun peut répondre en fonction de ses convictions personnelles ou religieuses ou par intérêt économique... ou pas.

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