mercredi 13 novembre 2013

MAITRE GERARD TIBERI POURRAIT FAIRE CHANGER LE STATUT DE L' ANIMAL.. EN CORSE ET AILLEURS

SOURCE

Avec l'affaire ajaccienne du chien Whisky, c'est la maltraitance animale en général qui s'est illustrée. Un avocat bastiais, Me Gérard Tiberi, entend faire évoluer le statut de l'animal dans le droit français
Ces derniers mois, la maltraitance animale a alimenté la polémique insulaire. Des comportements ont alarmé la population, des situations exacerbé les véhémences à l'encontre de ceux - encore nombreux - qui ont pris l'habitude de traiter l'animal comme un objet.
L'affaire Whisky, le chien des Salines d'Ajaccio, traîné sur plusieurs kilomètres par une voiture ou encore l'empoisonnement de deux ânes à Bastia. Des actes aujourd'hui décriés par des anonymes, une violence pourtant condamnée, depuis des années, par les associations insulaires de protection animale.
« L'animal ne doit pas être considéré comme une chose »
« En Corse, la mort n'est plus terre étrangère. La bestialité s'en prend désormais à l'animal. Avec cette bestiale brutalité, l'île s'épuise dans son voyage au bout de la nuit », a confié l'avocat bastiais Me Gérard Tiberi, qui a décidé de faire évoluer la loi devant les tribunaux.
« Il est temps de modifier le droit positif français qui considère l'animal comme une chose. Il y a un manque évident de cohérence et ce n'est pas conforme aux traités communautaires. Il faut adapter le droit à la réalité ».
Mais concrètement en quoi consiste ce grand bouleversement ? « Il s'agit de définir un statut de l'animal sujet de droit et non plus objet de droit pour le doter d'une identité juridique et le considérer pour ce qu'il est : un être vivant et sensible ».Et ainsi se rapprocher des textes européens.
Dans les faits, à chaque fois qu'un acte sera dénoncé, l'avocat bastiais saisira les cours et les tribunaux. Une plainte systématique sera déposée contre toute violence animale.« Ce sera possible car les mentalités sont en train de changer et des poursuites sont à présent engagées ».
« Incohérence » entre droit français et européen
Pour autant, ce défenseur de la cause animale depuis plus de vingt ans a conscience que la partie est loin d'être gagnée. « La voie légale sera très longue. Notamment parce qu'elle est soumise aux intérêts économiques et financiers ».C'est la raison pour laquelle Me Gérard Tiberi entend emprunter la voie judiciaire. Se porter partie civile avec les associations qu'il représente et, à chaque procès, poser la question prioritaire de constitutionnalité (QPC). « Justement parce que la contradiction de la loi française avec la norme européenne pose le problème de sa constitutionnalité. Nous sollicitons ainsi la mise en conformité de la loi française ».
Une façon de combattre avec des mots et des actes forts « le propos réducteur : « Ce n'est qu'un chien. Certes il y a eu l'affaire Whisky mais nous avons vu bien pire avec les bénévoles des refuges. Les squelettes de chien retrouvés attachés à un arbre et tant d'horreur. Privilégiant ainsi l'approche humaine ».
Une première en Corse mais aussi sur le plan national. Du jamais vu, mais l'heure semble pourtant venue pour l'avocat bastiais de changer le statut de l'animal.
 

Aucun commentaire: