samedi 19 octobre 2013

A LIRE ABSOLUMENT

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Si mon dernier article sur la nutrition m’avait déjà valu quelques ennemis, celui-ci risque bien de me valoir l’ostracisme de la communauté des Hommes.
 
Il faut dire que les gens n’aiment pas qu’on leur parle de ce qu’il y a dans leur assiette : manger est un plaisir et l’on envisage mal le renoncement à ce « péché de la chair » (surtout quand ladite chair est délicieusement grillée et qu’elle exhale une odeur mi-caramel mi-barbecue). Les anges gardiens de nos foies comme ceux qui prétendent défendre nos âmes prônent l’ascétisme, mais nous vivons dans une contemporanéité qui fait sa part belle à la jouissance et à l’instantanéité. Ni Dieu, ni maître, et pourtant voilà l’état, l’école, la pub et nos médecins qui nous rabattent les oreilles à grandes leçons de « mangez les 5 fruits et légumes par jour ». La bien-pensance agace et je comprends qu’on puisse trouver dans la consommation de bacon une subversivité salvatrice. C’est d’ailleurs ce qui caractérise nos héros de fiction qui, après la bataille se récompensent de ripailles de bêtes fumantes autour d’une table orgiaque… à l’image d’un banquet gaulois à la fin de tout Astérix qui se respecte ou d’un Luffy dans la saga One Piece (qui nous inspire depuis des années).
Mais bon voilà, dans votre bureau avec vue sur les Champs Élysées, vous dominez peut-être les passants qui sont cinq étages plus bas, mais on ne peut pas vraiment dire que vous ayez l’étoffe d’un guerrier. Vous allez même rapidement vous voir renforcé, en guise de bouclier, d’un joli ventre rondouillard à force d’engloutir votre steak frites quotidien. Celui  que vous êtes parti chasser vaillamment, couteau au poing, au self-service de votre cantine. On se croit carnivore, sanguin et viril ; mais la vérité, on se l’accordera, c’est qu’on mange des morceaux de cadavres hachés, surgelés et que les kebabs où déjeunent  nos « swaggeurs fashions de Châtelet les Halles » nationaux n’ont jamais rendu un homme viril. Jamais.
 
La publicité – croyez-moi, c’est mon métier – s’évertue à cultiver cette image, comme celle qui consiste à vous faire avaler qu’en buvant de la bière et en vous aspergeant de One Million de Paco Rabanne vous deviendrez un homme, un vrai – avec tout l’attirail déployé de nanas, 4×4 et Rolex au poignet. Il suffit d’ailleurs d’ouvrir la moindre brochure de nutrition mainstream financée par l’état (Manger Bouger, ça vous parle forcément) pour voir que les intérêts de l’électorat charcutier sont bien représentés. C’est tout de suite moins transgressif de mal manger, n’est-ce pas ?
 
 
La vision de Bâtard Sensible sur le sujet
 
Mettre de l’ordre dans ses préjugés ne doit pas pour autant vous faire croire qu’on doit tout remettre en cause.
Chez Bâtard Sensible, on adore croquer dans un gros burger de chez Breakfast in America ou se faire une bonne quinzaine de sushi Rue Ste. Anne à Paris. La seule différence, c’est que le soir venu, au lieu de croire qu’un steak surgelé mélangé à des pâtes au beurre constitue un repas décent, on essaie de se concocter quelque chose qui change de l’ordinaire, un mets répondant à cette définition étant une délicieuse tourte aux légumes de Provence.
Comprenez l’idée : vous n’allez PAS mourir de carences affreuses et douloureuses si vous « oubliez » de manger des animaux pendant un jour, une semaine, un mois ou davantage. D’un autre côté, on ne conseille à personne de ramener un tupperware de salade  vinaigrette alors que vos potes chill’ autour d’un barbecue. Posons-nous simplement la question de savoir si, seul chez soi, il est absolument nécessaire d’avoir fait égorger un animal pour vous offrir cet infâme sandwich jambon/pain Harri’s/moutarde (repas quotidien d’un de mes potes, sad story bro’). Je pense que la viande devrait rester ce qu’elle a été pendant des millénaires : une nourriture de sociabilité et de plaisir, une bête qu’ont sacrifie occasionnellement aux dieux pour se délecter de sa chair en charmante compagnie. A vous de vous faire votre opinion en lisant la suite de l’article !
Vous avez compris qu’on n’es
t pas des relous : pas de destin de la planète sur nos épaules, pas de pleurniche sur les abattoirs, pas de rendez-vous dominical à Naturalia ni même d’oripeaux de la bien-pensance bobo altermondialiste. Les vrais de vrais savent qu’un kalos kagathos doit savoir manger les pissenlits par la racine sans avoir eu besoin de crever pour autant. Et si vous ne me croyez pas, la preuve est dans cette vidéo (joker impossible à contredire, un par article).

De meilleures performances

 

J’ai longtemps cru, comme vous, que les végétariens étaient des bourgeoises frigides au teint pâle et maladif, des empêcheuses de bouffer en rond dont l’unique préoccupation dans la vie est de brandir des pancartes contre la chasse, la corrida (et pourquoi pas l’épilation, quand on a cet état d’esprit ?). J’en ai vu – et de sacrées chieuses par-dessus le marché – mais la majorité des gens rencontrés dans le milieu irradiaient par tous leurs pores d’une énergie quasi-solaire. Les tables étaient pleines de victuailles, il y avait du vin, des discussions enjouées et plein de jolies filles. Le jour où les militants comprendront que les gens veulent voir du bonheur et pas des « barquettes de viande humaine », leur cause devrait pouvoir avancer à grands pas.
 
Cette énergie est pourtant la base concrète qui permet de quantifier facilement le potentiel santé d’une alimentation. La digestion est beaucoup plus légère, et on dispose davantage d’énergie non seulement après le repas, mais par petites touches au fil de la journée. Les pilules Juvamine ne trôneront plus sur votre table de chevet l’hiver venu : le concentré de bonnes vitamines se trouve dans votre assiette. Il faut arrêter de croire que vous pouvez être un winner et dîner au McDonald’s, vous enfiler une canette de Red Bull et faire la fête en boîte jusqu’au lever du soleil. Si vous osez faire ça, vous cultivez du vide (patates frites mises à part).
 
 

Des sportifs légendaires qui mangeaient de la salade

 

Connaissez-vous le point commun entre ces personnalités sportives ?
Bien sûr, puisque c’est écrit sur le site. On ne peut pas dire qu’il s’agit de semi-hommes, surtout qu’il y a parmi ces joyeux lurons un sacré paquet de noms de légende, comme celui du coureur Carl Lewis (vainqueur de neuf médailles d’or aux J.O.) ; Surya Bonaly, neuf fois championne en patinage artistique ; James Donaldson, star de la NBA ou encore Ivan Lendl, pièce forte du tennis. La liste est encore longue, mais il paraît qu’il faut savoir faire court.
« Bien sûr, beaucoup de mes coéquipiers me taquinaient pour être végétarien, mais ils ont remarqué que j’étais en bonne santé, ne tombais pas malade, n’avais pas de rhume, de grippe ni de maux de tête, rien. Je jouais match après match, et j’ai joué pendant longtemps. Et encore, aujourd’hui à 50 ans, je travaille tous les jours. Je continue à avoir 5 heures, 6 heures de sommeil, j’ai donc de longues journées tous les jours et je me sens bien chaque seconde du jour. » 
- James Donaldson, Star NBA de basketball
Et puis, soyez-fous : dites-vous que même Mike Tyson l’est, alors bon…
 
 

Et donc, je pourrai me donner à fond sans avoir de vertige ?

 

On part du postulat qu’il faut éviter la faiblesse, or c’est tout le contraire : ce régime booste force et endurance.
On a fait cette observation dans plusieurs études, dont une en 1986 où on a fait pédaler des groupes d’hommes en les soumettant à 3 régimes différents. Les full carnivores pédalaient sans s’arrêter 57 minutes alors que les végétariens allaient jusqu’à 167 minutes. De quoi faire réfléchir les amateurs du régime Dukan. Même l’alimentation « équilibrée » offrait de moindres performances avec un temps de pédalage de 114 minutes.
Mais, bon question vélo, ça n’intéresse pas grand monde. Alors si je vous disais qu’il est d’autorité que vous allez carburer au pieu et offrir à vos compagnes des vitamines B12 aux saveurs tutti frutti (c’est suffisamment gros pour justifier une métaphore obscure) ? Bon après, on peut discuter longtemps de ces études, ce qui me gardera d’émettre tout jugement à cet égard (dit-il avec une expression sur le visage fleurant bon l’innocence).
 
 

Mais j’ai besoin de prendre de la masse !

 

Vous comprendrez de la même façon que pour avoir des muscles de bison, pas besoin de vous engloutir 10 œufs « pour choper des protéines ». Vous y gagnerez aussi les avantages suivants :  accumuler du mauvais gras, acidifier votre sang et les autres joyeusetés qu’on imagine quand on gobe des bébés poules en trop grande quantité.
En fait pour prendre de la masse avec des végétaux, vous avez plein d’aliments super protéinés sans que ce soit forcement du tofu ou autres bizarreries qui peuplent les étalages des magasins bio. Ce n’est pas plus difficile que de suivre les conseils nutritionnels de la méthode Lafay ou autres régimes GQ. Je vous laisse pour ça dans les mains expertes de la nutrition sportive.
 
  
Robert Cheeke est un de ces nombreux bodybuilders vegan. Vous voulez qu’on aille lui parler de votre virilité et des protéines ?
 

La santé à court comme à long terme

 

Je veux bien croire aussi qu’on « live fast, die young », mais à 30 ans, je doute que vous soyez toujours en accord avec cette impétuosité juvénile. Je comprends d’ailleurs que ça n’ait pas l’air super fun « d’épargner son corps pour la retraite » comme de vieux-jeunes, mais dites-vous que ça peut être utile et que vous vous remercierez plus tard.
 

Qu’est ce qui se trame dans votre petit corps ?

En France, 48% de la population est en surpoids (dont 17% d’obèses).
C’est beaucoup, mais moins qu’aux Etats-Unis, où moins d’un tiers de la population a des proportions saines. Ca mérite qu’on se pose des questions sur les effets d’une telle situation :
- Vous réduisez de moitié vos chances de chopper un diabète de type 2, de l’hypertension ou un cancer, soit  vos chances de crever dans la douleur à prendre des médocs pendant les 10 dernières années de votre – dorénavant misérable – existence.
- Avec un régime sain, vous avez 4% de chances de mourir d’une crise cardiaque subite et précoce alors qu’avec un régime à l’américaine, c’est une chance sur deux (+ de 70% des américains meurent trop tôt à cause de leur alimentation).
- L’excès de lait affaiblit vos os, contrairement à ce que vous font croire les pubs. Vous les alourdissez, rendez le calcium « moins durable » (car trop renouvelé) et rendez donc votre joli matériel beaucoup plus cassant. Ceci explique l’ostéoporose massive qu’on retrouve aux Etats-Unis… et pas en Asie (les populations asiatiques boivent peu de lait car elles le digèrent mal pour des raisons génétiques).
- Vous limitez les risques de mourir d’une intoxication alimentaire, de choper l’E. Coli ou une maladie exotique que font naitre chaque jour les conditions d’élevage (et ne rigolez pas, ça arrive plus souvent qu’on ne le croit).
- Dernière chose, et non des moindres : l’obésité est rare chez les végétariens. Contrairement au régime Dukan, c’est durable, sain et ça vous évite l’haleine de chacal due à la cétose de ce régime fortement déconseillé par notre comité d’experts.
Sérieux, les mecs, à 60 ans, j’aimerais qu’on boive encore des coups ensemble au fond d’un bar stylé ou dans les canapés de nos luxueuses demeures. Pas sur un lit d’hôpital, en cachette, avant que l’infirmière de service passe changer votre couche.
 

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