vendredi 27 septembre 2013

BIEN NOURIR LES VACHES, LUZERNE ET LIN

 
Donner un prix au méthane que votre vache n’aura pas émis parce que vous la nourrissez bien : telle est l’initiative lancée mardi par Bleu-Blanc-Coeur, pour aider à lutter contre le réchauffement et amener plus d’éleveurs à adopter le régime alimentaire à base d’oméga 3 préconisé par l’association.
L’ambition est de « créer un cercle vertueux sans contrainte, ni taxe, mais uniquement par des méthodes d’incitation », a expliqué Pierre Weill, président de Valorex, société à l’origine de l’initiative, spécialisée dans la nutrition.
Mieux nourrir l’animal…
Valorex a donné naissance à la filiale Bleu-Blanc-Coeur (BBC) qui substitue au régime alimentaire animal dominant à base de maïs et de soja, des graines riches en protéines (lupin) ou en oméga 3 (lin).
Un impact positif sur le climat
Outre les avantages « santé » d’un tel régime moins riche en graisses saturées, l’association met en avant l’impact positif sur le climat. Le méthane émis par les éruptions et flatulences des vaches représente 5 % des rejets de gaz à effet de serre en France.
 
Or, en mangeant herbe, luzerne et lin, les vaches laitières peuvent émettre jusqu’à 64 % de méthane en moins. La recherche de l’optimum « économie, qualité du lait et santé animale » aboutit à un résultat de -20 %, selon des études menées par Valorex et l’Inra.
Création d’un compte épargne CO2
L’idée est de donner un prix, en l’occurrence 100 €, à la tonne de CO2eq évitée par l’éleveur « vertueux ». L’agriculteur dispose alors d’un « compte épargne CO2 » avec lequel il peut payer toutes sortes de produits « vertueux », comme des luminaires LED ou des variétés de semence, proposés par des fabricants qui ont accepté de jouer le jeu.
Les tonnes de C02 transformé en bon d’achat
Ces derniers, une quinzaine aujourd’hui, « trouvent un intérêt » dans ce système, « parce qu’on fournit un listing de gens motivés par le développement durable, avec des tonnes (d’équivalent CO2) à dépenser sur leur compte » en bons d’achat, explique M. Weill. En échange, ils baissent leurs prix.
Ce système a été certifié par l’Etat français et les Nations unies. Ce sont 8 635 tonnes de CO2eq qui ont été attribuées au nouveau « compte officiel CO2 » de BBC.
Exemple : M. Durand, éleveur de 50 vaches laitières, réduit ses émissions d’équivalent CO2 de 27,59 tonnes, et bénéficie donc sur son « compte épargne » de 24,800 kg de CO2 (l’Etat a prélevé 10 %). Dans le catalogue de produits, il choisit une clôture électrique de 1 000 €, qu’il paye avec 900 € et une tonne de CO2.

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