mardi 13 août 2013

RETOUR SUR LA MANIFESTATION D' ALES ET APPEL A REJOINDRE CE MOUVEMENT CITOYEN


SOURCE 

VOICI UNE BONNE INITIATIVE!!!!
IL EST EXACT QUE LORSQUE L'ON MILITE POUR LA CAUSE ANIMALE UN SOUTIEN POLITIQUE DEVIENT INDISPENSABLE.
J' ESPÈRE QU' ILS FERONT DE NOMBREUX ADHÉRANTS!! ET QU' ILS FERONT PARLE D' EUX HAUT ET FORT!!

En cette matinée du 11 mai 2013, des dizaines puis des centaines de militants commencent à se réunir au Parc du Colombier à Alès (Gard). Les premiers bus arrivent aux alentours de 10 heures du matin, et cette danse ne se clôt que quelques heures plus tard, lorsque les derniers arrivent à leur tour, eux aussi escortés par voitures et motos des CRS. Les t-shirts rouges « NO CORRIDA » fleurissent, le parc d’un vert luxuriant se couvre du rouge sang.
Pourquoi Alès ? Les résultats d’un sondage CSA pour le CRAC Europe effectué en juillet 2012 auprès des habitants de cette ville du Gard étaient en effet prometteurs : en cas de referendum, 55% de la population locale se prononcerait en défaveur de la corrida. L’attitude du maire de la commune lui-même, Mr Max Roustan, semble équivoque : suite aux nombreuses vagues que soulève ce problème, et aux soucis budgétaires liés à la corrida notamment au niveau des prestataires de services, il ne souhaite pas dévouer tout son temps d’élu à réfléchir à cela. Ses paroles lors d’un entretien avec un journaliste en 2012 furent d’ailleurs tout aussi équivoques : « si on m’emmerde avec les corridas, je les supprime, j’en ai assez ». Et elles ne sont pas tombées dans les oreilles d’un sourd.
« Si un folklore a besoin d’être protégé à ce point-là, c’est qu’il est vraiment en danger. » Jean-Marc Montegnies (Animaux en Péril asbl), le 12 mai 2013.
Le Mouvement Citoyen pour la Protection Animale était présent pour se joindre aux quelques 5000 manifestants venus de tous horizons, pays étrangers y-compris (Belgique, Espagne, Italie…), défendre le droit à une civilisation dénuée de violence gratuite, et en tout état de cause évitable.
Le MCPA était présent
Le MCPA était présent
Trois manifestations étaient prévues sur le week-end de la féria. Ponctuées d’évènements marquants et de discours éloquents (Jean-Pierre Garrigues, Gérard Charollois, Jean-Marc Montegnies, Jérôme Lescure, entre autres), elles se sont déroulées non sans accrocs, mais dans une unité et une force de conviction exceptionnelles. Des milliers de personnes étaient présentes, militants de la protection animale ou non, mettant de côté leurs différences dans le seul et unique but de crier le plus fort possible la nécessité d’abolir la corrida, symbole peut-être à elle seule de toute la cruauté dont l’homme fait preuve sur les animaux. En effet, si la loi autorise dans seulement quelques villes d’un pays la torture gratuite d’animaux innocents en tant que « spectacles », spectacle, comme si l’on allait voir la dernière super-production américaine au cinéma, que peut-on espérer pour tous les autres martyrs silencieux (cirques, chasse, abattoirs…) ?
(Rappel : Article 521-1 du Code Pénal :
Le fait, publiquement ou non, d’exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.)
Jean-Pierre Garrigues du CRAC, photo Animal Libre
Jean-Pierre Garrigues du CRAC ©Ludo Animalibre
Ces manifestations, bien que déclarées tout à fait légalement, auraient cependant pu ne pas se dérouler de façon aussi paisible. En effet, lors de la réunion en sous-préfecture, le sous-préfet d’Alès annonce à Jean-Pierre Garrigues le 7 mai que tout est refusé, et le dialogue se révèle impossible. L’existence de prétendus arrêtés municipaux est mise en avant, ces derniers stipulant que les manifestants n’auraient pas le droit de s’approcher de près ou de loin de la féria. Ces arrêtés se révèlent dépourvus de signature officielle, étant par là-même caducs. Le 9 mai 2013, suite à un référé urgent initié par un juriste pour le CRAC, le TGI de Nîmes déclare ces arrêtés conformes, pourtant ni datés, ni signés, ni enregistrés. Lors d’une quatrième et dernière rencontre la veille de la première manifestation, en la présence du sous-préfet, du directeur adjoint de la police du Gard et du représentant des RG, il est enfin possible de négocier, notamment les parcours : bien que toujours maintenus à l’écart des arènes, les manifestants pourront entrer dans quelques zones de la féria, à portée de cris des arènes. La préfecture a ainsi adopté la position la plus adaptée au vu de la situation : en effet, tout étant organisé depuis presque un an, des troubles à l’ordre public pouvaient être envisagés en cas d’annulation pure et simple des manifestations.
Avant la première manifestation, plusieurs intervenants ont pris la parole, Jean-Pierre Garrigues bien entendu, mais aussi notamment :
Christophe Marie, directeur de la Fondation Bardot, qui a lu un extrait de la lettre ouverte de Brigitte Bardot au ministère de l’Intérieur suite à l’annonce des arrêtés municipaux pris par le maire d’Alès : « Notre Fondation s’oppose aux corridas et autres actes de cruauté, nous ne baisserons pas les bras et, s’il le faut, nous appellerons à la désobéissance civile pour manifester devant les arènes, face aux tortionnaires qui trouvent leur plaisir pervers dans la souffrance d’un animal torturé à mort.»,
Brigitte Gothière, co-fondatrice de l’association L214,
Le juge Gérard Charollois, président de la CVN : « Vous venez de loin, les uns et les autres, votre mérite est grand, vous vous êtes mobilisés pour une cause qui n’est pas une cause égoïste, vous n’êtes pas là pour des causes corporatistes […] vous êtes là pour défendre une cause qui vous dépasse, c’est cette sensibilité, cette indignation, qui nous prend lorsque nous songeons à la torture que l’on inflige à un être vivant. […] Ne soyons pas dupes, le chemin sera encore long, mais ce chemin, c’est celui qui conduira la corrida dans la vaste, insondable, profonde poubelle de l’histoire. »
La première manifestation est alors partie de son point de départ, longeant le Gardon, et les manifestants ont tout au long du parcours été gratifiés du soutien des habitants, le long des trottoirs ou à leurs fenêtres. Il y avait 4000 manifestants dans les rues à défiler, mais ce nombre aurait pu ô combien augmenter si les Alésiens qui les soutenaient les avaient rejoints. Arrivés au bout du parcours, Jean-Pierre Garrigues a de nouveau pris la parole, expliquant le pourquoi du comment des manipulations financières à la base du maintien de la corrida dans le sud de la France.
Manifestations d'Alès 2013
Crédit : Nathalie Valentin
Néanmoins, le calme relatif de la manifestation a subitement disparu alors que des aficionados se sentant pousser des ailes sont passés à quelques mètres des militants, en les insultant. S’en sont suivis des incidents regrettables, notamment l’utilisation de bombes lacrymogènes sur les manifestants (dont une a été hospitalisée), alors qu’un cordon de sécurité devait normalement prohiber tout incident et toute rencontre de ce type entre représentants de la morale, et représentants de la déchéance.
Un nouvel incident a été causé par le passage d’un camion contenant un taureau et des individus provocants en contrebas, incident qui a causé des jets mutuels de divers objets et de pierres. Par la suite, nous apprenions qu’il s’agissait d’un taureau destiné à une course camarguaise. Cependant, il est inutile de nier que les provocations furent nombreuses et malheureuses dans un contexte aussi électrique que celui de ce week-end.
Le dimanche 12 mai, les manifestants étaient une fois encore au rendez-vous parc du Colombier, et ont pu écouter les discours remplis de force et d’émotion de Jean-Pierre Garrigues, mais aussi d’Aimé Tardieu, de Jacques Dary, et de Paolo, un cycliste venu de Turin en vélo pour diffuser le message de l’abolition.
Après ces élocutions toutes aussi touchantes les unes que les autres, Jean-Marc Montegnies a pris à son tour la parole. Infiltré la veille dans les arènes aux côtés de Jérôme Lescure, il a raconté les visions d’horreur qui s’étaient offertes à eux la veille, et notamment l’exemple que nous retiendrons tous, celle de ce veau transpercé, se vidant de son sang sur le sable, et qualifié de « sapin de Noël » dans les gradins par les aficionados.
Sur fond de la Chevauchée des Valkyries et d’une révolte toujours plus grande après ce récit, le cortège est reparti, moins important que la veille, mais tout aussi déterminé et bruyant. Une délégation d’une vingtaine de personnes a pu pénétrer dans la zone de la féria pour y discourir brièvement, pendant que les centaines d’autres manifestants emplissaient les rues de bruit et de protestations.
Manifestations Alès 2013
Crédit : Ludo Animalibre
Encore une fois, il a été agréable et gratifiant de voir la population d’Alès encourager les manifestants aux fenêtres ou dans les rues, sans compter les sourires des forces de l’ordre qu’il semble important de souligner.
Ainsi s’est achevée la première manifestation de ce dimanche. Quelques heures après, le cortège repartait de nouveau, pour une dernière marche, et les derniers cris du cœur en pensant aux 18 taureaux massacrés lors de ce week-end. Pour clore cet évènement qui a pu défier toute présomption d’absentéisme ou de laisser-aller de la part des militants, la Marche Funèbre de Chopin a résonné, alors que les militants, à genoux, ont rendu hommage aux victimes innocentes de la féria.
Après une élocution de Jérôme Lescure, réalisateur d’ALF et d’Alinéa 3, la lecture d’une missive d’Henri-Jean Servat, et les remerciements à tous les manifestants, les sponsors, associations et partis politiques présents, Jean–Pierre Garrigues a renouvelé haut et fort l’exigence, la nécessité que plus jamais à Alès ne se tiennent de spectacles aussi barbares.
Concluant ce week-end de manifestations, il a annoncé une bataille sans compromis, pour que cette petite ville du Gard ne soit plus le théâtre de tels actes de barbarie, qui n’ont plus leur place aujourd’hui dans notre civilisation. Le MCPA se joint à ses vœux, dans l’espoir que nos voix aient été entendues, et que l’humanisme et la grandeur d’esprit prendront le pas sur la barbarie dans un avenir très proche.

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